Histoire de la monnaie
L’invention de la monnaie, telle qu’on la connaît aujourd’hui, s’est faite en Lydie (actuelle Turquie) vers 650 avant JC. On y trouve les premières pièces frappées d’un poinçon.
Vers 550 avant JC, le roi Crésus crée le principe de la monnaie à empreinte unique avec l’utilisation d’un coin matrice.
Vers le 3e siècle avant notre ère, apparaissent les premiers décors avec notamment la représentation d’une ville.
La première pièce représentant un être vivant était à l’effigie de Jules César.
Sous Auguste (-30 avant JC), la tradition veut que sur l’avers soit représenté le buste de l’empereur et sur le revers une divinité, un paysage ou encore des événements historiques ou politiques.
La monnaie devient alors un outil de propagande et permet ainsi de diffuser dans tout l’empire le visage de l’empereur ainsi que les grands événements de la vie de Rome.
Le métal
Elément indispensable à la création de la monnaie, seuls le métal et son poids déterminent la valeur de la pièce.
C’est ainsi que selon les périodes, plusieurs métaux sont utilisés :
L’or pour les aureus ou solidus
L’argent pour les deniers
Le billon (alliage de cuivre-argent-plomb) pour les antonioniens
Le bronze pour les as ou sesterces
Le plomb pour les monnaies de nécessité(en cas de crise monétaire).
L’atelier monétaire
Un atelier monétaire est composé de plusieurs corps de métiers différents
trevini monetale : magistrat superviseur
optio : contrôleur qualité des métaux
scalptores : graveur de coins
fleturarius : fondeur
aequates : contrôleur du poids des flancs
suppostor : ajusteur du flan sur le coin
malliatore : frappeur de monnaie
signator : il appose la marque de l’état sur le flan
numularius : contrôleur qualité de la monnaie
probator : préparateur des alliages
Technique de fabrication
Pour concevoir une pièce de monnaie, plusieurs étapes sont nécessaires :
La préparation des coins :
Les coins sont des outils en métal dur(en bronze la plupart du temps),
Ils sont gravés à l’aide d’un marteau et d’un burin par le «scalptores»
Il faut obligatoirement deux coins pour frapper la monnaie, le coin supérieur permet de créer l’avers de la pièce (sur lequel se trouve le buste de l’empereur), le coin inférieur quant à lui permet de marquer le revers.
Les flans :
Le flan est la pièce de métal brut, sans aucun motif qui deviendra la pièce de monnaie.
Préparés par le fleturarius (fondeur), les flans sont coulés dans un moule en pierre ou en terre cuite.
Une fois contrôlés par l’aequates, les flancs sont chauffés puis disposés sur le flan inférieur par le «suppostor»
La frappe:
Toutes les monnaies officielles émises au sein de l’empire romain sont frappées.
Le malliatore a pour seul outil son marteau, une fois le flan coincé entre les deux coins, il frappe d’un coup sec et unique le coin supérieur. Ce geste transfère les motifs des coins sur les flancs.
La pièce sera validée par le signator et le numularius.
La fausse monnaie
Objet de convoitise, la monnaie fut souvent copiée, le plus souvent dans les régions les plus lointaines de Rome. La plupart du temps, la fausse monnaie était coulée dans un moule contenant l’empreinte d’une monnaie officielle.
Bien souvent en plomb ou en métal sans grande valeur, elles étaient recouvertes d’une fine pellicule d’or ou d’argent, on les appelle «monnaies fourrées».
Lorsqu’il était découvert, le faussaire était poursuivi devant les tribunaux pour trahison et risquait jusqu’à la crucifixion.